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Des Taureaux et des Hommes

Ethique et respect du vivant. Pour l'arrêt du soutien implicite de la presse aux spectacles tauromachiques.

Une humanité qui se perd...

Publié le 30 Juillet 2018 par Michel Claverie

Journal Sud Ouest 22 juillet 2018

Suite au compte rendu taurin publié dans le journal Sud Ouest du 22 juillet 2018, nous avons émis des réserves auprès de la direction du Groupe SO quant à la légitimité morale de tels articles qui n'ont d’intérêt que pour celui qui se "regarde écrire", c'est à dire l'auteur. Nous avons ainsi tenu à attirer l'attention sur ces articles distanciés qui ne prêtant plus attention au fond, n'existent finalement que pour eux mêmes tels des exercices de style. Ainsi dans cet article (cf illustration), l'auteur évoque un travail d’orfèvrerie permettant de "transformer une massue de fonte en montre à gousset de 22 carats", jusqu'à voir des "séries de lapins sortir d'un chapeau" dans un "imaginaire bal des sirènes" ! Mais comment dire...le pire est toujours à venir ! Le mode d'expression se voulant humoristique, voici où l'auteur nous mène: " entre le début et la fin de la corrida, on frôla l'EHPAD pour toros, sorte de maison de retraite bovine pour bestiaux en fin de vie. Nul n'aurait été outré de voir livrer dans la dotation du  matériel médical des déambulateurs pour toros, qu'auraient fourni avant chaque sortie de cornu des  péons en blouse blanche" ! Curieuse comparaison lorsque l'on connait l'issue du combat !

Le fond lui n'est jamais évoqué. Le voici. Les éleveurs sont depuis de nombreuses années voire des décennies incapables de fournir des toros répondant aux exigences originelles de leur profession et à leurs engagements. Ils ne font que répondre à une demande exponentielle et surtout lucrative liée à la multiplication des corridas en France et en Espagne. Le résultat transparait dans ces comptes rendus neutralisés par l'auteur lui même, enclin en premier lieu à ne pas couper la branche sur laquelle il s'assoit. Quant au toro, il le transforme en consommable, en matériau.

Nous avons tenu à protester, désireux de rappeler aux rédacteurs de ces comptes rendus taurins qu'il n'est plus envisageable de se servir de la violence faite au vivant comme support à leurs "bons mots". En ce détachant ainsi de ce que l’œil voit en piste, au point d'enfermer l'animal dans un statut d'être sans destin, sans conscience et totalement subordonné à l'homme, c'est l'humanité qui se perd. Et cela, nous le refusons.

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